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Continuer à promouvoir la vaccination

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Publié le 17/10/2019
Catherine Piraud-Rouet
Journaliste spécialisée en puériculture et éducation
Le 12 septembre dernier, Commission européenne et Organisation mondiale de la Santé ont réuni à Bruxelles un sommet mondial inédit en faveur de la vaccination. L’occasion de revenir sur l’épidémie de rougeole en France et sur les freins persistants à une couverture vaccinale optimale.

Le 12 septembre dernier avait lieu à Bruxelles, à l’initiative de la Commission européenne et de l’Organisation mondiale de la Santé, un sommet mondial pour marquer l’engagement politique conjoint des deux institutions en faveur de la vaccination.
 

Rougeole : une épidémie endiguée, mais un lourd bilan

Selon Santé publique France, l’épidémie de rougeole semble aujourd’hui endiguée, du moins dans l’Hexagone. Mais les chiffres de l’organisme concernant notre pays font froid dans le dos : plus de 5 000 cas répertoriés sur vingt mois, dont près du tiers hospitalisé, et cinq décès. Le virus fait également des ravages au-delà de nos frontières. En 2019, les cas de rougeole ont atteint le nombre le plus élevé enregistré dans le monde depuis 2006 : au cours des six premiers mois de l’année, environ 90 000 cas ont été répertoriés dans la seule région européenne de l’OMS, et plus de 365 000 dans le monde.Une maladie potentiellement grave, voire mortelleOn l’oublie souvent, mais la rougeole reste une maladie potentiellement grave, voire mortelle, notamment pour les plus fragiles, comme les nourrissons ou les personnes immunodéficientes. Les personnes infectées peuvent présenter des complications telles qu’infections de l’oreille, pneumonie ou problèmes neurologiques. Une problématique encore renforcée par la forte contagiosité du virus. C’est pourquoi les autorités publiques internationales ont tiré la sonnette d’alarme, en rappelant que la prophylaxie est essentielle pour se protéger.
 

En France, une couverture vaccinale toujours insuffisante

Au niveau national, cela supposerait que 95 % de la population soit vaccinée. Le compte n’y est pas. Une enquête de Santé Publique France de 2013 a établi que dans notre pays, 9 % des 18-32 ans n’étaient pas immunisés. Les plus jeunes semblaient, eux, mieux protégés : 80 % des moins de 2 ans auraient reçu les deux doses de vaccin, garantissant leur immunité (et 90 %, une dose). Il faut dire que selon deux études, dont la dernière publiée en juin 2019 pour l’ONG britannique Wellcome, les Français sont les champions du monde du scepticisme envers la vaccination.
 

Scepticisme envers les vaccins

De manière générale, le rapport sur l’état de la confiance dans les vaccins dans l’UE montre que le refus de la vaccination a augmenté dans de nombreux États, en raison du manque de confiance dans la sécurité et l’efficacité des vaccins. Pour l’OMS, ces chiffres découlent d’une propagation accrue de fausses informations par les médias numériques et sociaux. C’est pourquoi l’organisme s’est félicité, début septembre, de l’engagement de Facebook et Instagram de veiller à donner accès à leurs utilisateurs à des informations factuelles sur les vaccins.
 

Tout-petits : obligation vaccinale depuis 2018

Pour les plus jeunes, l’obligation vaccinale édictée par la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, devrait toutefois améliorer les chiffres en matière de rougeole. Pour rappel, le ROR, le vaccin contre la maladie, fait désormais partie des 11 injections obligatoires pour tous les enfants nés depuis le 1er janvier 2018.