Une Semaine de la Petite Enfance 2020 menée dans un contexte inédit
La Semaine de la Petite Enfance 2020, initialement prévue du 22 au 29 mars, mais reportée pour cause de confinement, se tient du 10 au 17 octobre, partout en France. Ces sept jours de mobilisation des professionnels de l’accueil du jeune enfant autour de la pédagogie et de la parentalité visent à ouvrir les portes des lieux d’accueil, pour que parents et professionnels se rencontrent autour des enfants. Thème de cette 7ème édition : « S’aventurer ».
60 000 à 70 000 assistantes maternelles
« La date de cette Semaine a été très bien acceptée car elle correspond à l‘après-période d’adaptation, expose Gilles Colomb, président de l’association Agir pour la Petite Enfance, organisatrice de l’évènement. Parmi 120 000 professionnels de la petite enfance, nous avons enregistré la participation de 860 RAM et MAM : ce qui représenterait entre 60 000 et 70 000 assistantes maternelles, soit 20 % de la profession. »
Outils pédagogiques et évènements festifs
Comme chaque année, l’association met gratuitement à disposition des professionnels, via son site internet, différents outils :
→ Des outils pédagogiques sur le thème de l’année, le guide La Voix des Girafes et 15 ateliers d’éveil, ainsi que l’accès aux ressources des six éditions précédentes;
→ Des outils de communication permettant d’inviter les parents et de mobiliser sur le sujet.
L’évènement phare de la Semaine : un concours qui récompense la créativité des professionnels, Les Girafes Awards et dont les 29 lauréats ont été proclamés le 14 octobre matin, en présence d’Adrien Taquet, Secrétaire d'État chargé de la protection de l'enfance.
Une édition 2020 sous le signe de l’adaptation aux contraintes
Crise sanitaire oblige, une organisation un peu différente a dû être mise en place cette année. « Nous avions mis en ligne les outils dès juin pour que les assistantes maternelles puissent organiser des ateliers à la maison. Pour les activités, les regroupements de familles ont été étalés », indique Gilles Colomb. Il reconnaît que les contraintes liées à la crise (gestes sanitaires, port du masque, distanciation sociale…) alourdissent quelque peu la spontanéité du moment. A regretter également, « un peu d’absentéisme de certains enfants » ainsi que le report à l’an prochain du colloque prévu au Ministère des Solidarités et de la Santé.
Premier bilan positif
Toutefois, les premiers retours de terrain sont selon lui très positifs. « Les enfants sont dans les lieux d’accueil. Cela signifie que les parents peuvent aller travailler, que les assistantes maternelles travaillent, elles aussi, et que les enfants s’épanouissent. Bref, que la vie continue ! », conclut-il.
Une enquête sur le vécu du confinement par les professionnels
Pendant le confinement, Agir pour la Petite Enfance a mené, en liaison avec la Direction Générale de la Cohésion Sociale, une enquête auprès de 445 professionnels de l’accueil collectif et individuel.
→ 38 % d’entre eux déclarent avoir continué à avoir une activité durant la période, soit en accueillant les enfants des soignants et des aidants, soit en prodiguant conseils et encouragements aux familles confinées.
→ 55 % évoquent avoir rencontré des difficultés liées à la mise en place des gestes barrières avec les tout-petits, le manque de matériel (masques, gel…) et les temps accrus de nettoyage. Certaines assistantes maternelles ont eu des difficultés à concilier vie familiale et vie professionnelle.
→ 93% ont déclaré être restées en contact régulier avec leurs collègues et 67% avec les parents des enfants accueillis.
→ La plupart soulignent la capacité d’adaptation des enfants aux changements rapides d’habitudes, de lieux d’accueil, de personnes.
Objectif de cette enquête, pour l’association : réajuster ses dispositifs pour 2021. « Nous réfléchissons notamment à la généralisation du numérique, car nous nous sommes aperçus que durant cette période, les professionnels, à commencer par les assistantes maternelles, ont été amenés à se familiariser encore plus avec ce type d’outils, explique Gilles Colomb. Cela nous permettra de leur transmettre plus facilement, et en libre accès, des outils pédagogiques susceptibles de les enrichir dans leur relation avec l’enfant et surtout avec les parents employeurs. Avec à la clé, une plus grande diversité d’activités proposées et une reconnaissance accrue de ces derniers. »