Mon enfant.fr : refonte en vue de l’obligation d’inscription
Sur les réseaux sociaux, les témoignages d’assistantes maternelles décrivant leurs déboires avec le site monenfant.fr affluent : « Il faudrait pouvoir s’inscrire, malgré en avoir parlé à ma puéricultrice, rien n’a changé » ; « J’ai un compte, je peux tout modifier, sauf mon adresse. J’ai appelé, envoyé un mail, toujours rien » ; « On n’arrive jamais à se connecter » : « Six mois pour mettre mes coordonnées à jour ».
La perspective de l’obligation d’inscription et de déclaration des disponibilités, inscrite dans l’article 100 de la loi ASAP contre la volonté de la profession, a accentué la défiance envers ce site géré par la Caisse nationale des allocations familiales (CNAF).
Insatisfaction
En octobre 2020, le secrétaire d’État chargé de l’enfance et des familles Adrien Taquet annonçait à L’assmat qu’un chantier de rénovation du site était mené pour améliorer un service manquant « d’ergonomie » et ne donnant pas « satisfaction ».
Pauline Domingo, directrice du département Enfance, Jeunesse et Parentalité à la Cnaf, confirme : « si les assistantes maternelles étaient insatisfaites, nous l’étions aussi, car le processus d’échange d’informations avec les Conseils départementaux n’était pas toujours optimal. Le besoin d’une refonte est devenu d’autant plus nécessaire avec l’article 100 de la loi ASAP et son application au 1er septembre ».
Nouveautés
Un « groupe projet » a donc travaillé pendant plusieurs mois courant 2020 avec des prestataires, une dizaine d’assistantes maternelles ainsi que des parents pour recueillir leurs besoins. Si le chantier n’est pas encore abouti, la modification du site s’appuiera sur deux éléments majeurs :
→ Les CAF ne récupéreront plus les informations en provenance des Conseils départementaux, mais des assistantes maternelles directement.
En clair :
• l’assistante maternelle s’inscrira en indiquant ses coordonnées et en précisant celles qu’elle souhaite rendre publiques. Il lui sera alors demandé d’envoyer une copie de son agrément.
• la vérification de l’identité de l’assistante maternelle sera effectuée via le Système national de gestion des identifiants (SNGI), géré par la Caisse nationale d’assurance vieillesse (CNAV).
• son compte sera opérationnel après une phase de « modération », donc de vérification manuelle par des personnels des CAF des informations fournies par les assistantes maternelles. Combien seront-ils pour exercer cette mission ? Ce n’est pas encore arbitré, mais il devrait exister plusieurs CAF « pivots » pour assurer le bon fonctionnement du site.
« Les assistantes maternelles auront la main pour modifier leurs informations, le site sera simplifié et plus intuitif » assure Pauline Domingo. Les seuls échanges maintenus entre les Conseils départementaux et les CAF concerneront les notifications de suspension ou de retrait d’agrément.
→ Pour accompagner les assistantes maternelles à l’utilisation du site, la CNAF va s’appuyer sur les futurs Relais petite enfance (actuels RAM) et les organisations représentatives.
« Nous avons déjà organisé en février 2020 un webinaire de présentation du nouveau site aux CAF, poursuit Pauline Domingo. Nous allons organiser un deuxième webinaire en mars auprès des représentants des assistantes maternelles ».
Nouveau site au 1er septembre
Le site doit être opérationnel pour le 1er septembre, date butoir de l’entrée en vigueur de la nouvelle obligation de déclaration. La phase de développement doit s’achever fin février, suivie d’une phase de validation technique, puis d’une phase de « recette » jusqu’à l’été, qui consiste à effectuer des tests avant la mise en service.
Prochaine étape pour ce site qui propose la « seule offre gratuite pour les parents et les professionnels » : la création d’un service de mise en relation directe entre les parents employeurs et les assistantes maternelles, qui est actuellement l’apanage de sites payants. Ce chantier devrait commencer au deuxième semestre 2021.
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