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Bien dormir, une garantie contre l’obésité du nourrisson

Bien dormir, une garantie contre l’obésité du nourrisson
Publié le 16/11/2021
Catherine Piraud-Rouet
Journaliste spécialisée en puériculture et éducation
Bien faire leurs nuits diminuerait de plus d’un quart les risques de surpoids et d’obésité pour les bébés. C’est ce que met en évidence une récente étude, la première du genre à confirmer scientifiquement l’importance de cet équilibre chez le tout-petit.

Le fait qu’un sommeil suffisant en quantité et en qualité soit essentiel pour la santé, et notamment sur la prise de poids, est connu de longue date. Mais, si on disposait déjà d’études mesurant les conséquences d’une défaillance en la matière pour l’adolescent et l’adulte, il n’existait rien, jusqu’ici, traitant du sommeil dans les six premiers mois de la vie.

C’est désormais chose faite, grâce à une étude de spécialistes du Brigham and Women’s Hospital, pilotée par l’université d’Harvard et publiée dans la revue Sleep le 22 octobre 2021. Selon les chercheurs, les nouveau-nés qui dorment moins et qui se réveillent souvent la nuit seraient plus susceptibles de développer un surpoids au cours de la petite enfance.

Le sommeil de 298 bébés passé au crible

Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs ont étudié 298 bébés nés au sein du Massachusetts General Hospital entre 2016 et 2018. Pour suivre leur sommeil, ils ont utilisé des capteurs d’actigraphie, sortes de montres placées sur leur cheville visant à déterminer leurs périodes d’activité et de repos. Ils ont procédé ainsi pendant trois nuits consécutives, à un et six mois de vie des enfants.

Les parents des nourrissons ont également tenu un carnet de bord, dans lequel ils ont consigné les épisodes de sommeil et d’éveil. Tout au long de l’étude, l’indice de masse corporelle (IMC) de chaque nourrisson a été noté. Objectif : déterminer si ces derniers se trouvaient en situation de surpoids ou d’obésité (IMC alors supérieur ou égal au 95ème percentile des courbes de croissance de l’OMS).
 

Chaque heure de sommeil en plus est bénéfique contre le surpoids

Bilan de l’expérience : les scientifiques ont mis au jour que chaque heure supplémentaire de sommeil était associée à une diminution de 26 % du risque de surpoids chez les nourrissons. Autre constatation : ceux qui se réveillaient moins pendant la nuit couraient un risque moindre de prise de poids excessive. « Cette étude souligne l’importance d’un sommeil sain à tout âge », décrypte Susan Redline, co-auteure de l’étude.
 

Un lien de corrélation encore à creuser

Comment expliquer cette corrélation ? Aucune certitude ne se détache à ce stade. « Nous pensons que dormir davantage favorise les pratiques d’alimentation de routine et l’autorégulation, des facteurs qui atténuent la suralimentation », envisagent les chercheurs.  Ceux-ci préconisent, en conséquence, « des horaires de sommeil cohérents, un espace calme et sombre pour dormir et le fait de ne pas donner les biberons directement au lit. »

L’équipe note toutefois que d’autres variables, telles que la durée de l’allaitement, pourraient contribuer à la croissance du nourrisson. Elle souhaite poursuivre ses observations sur des échantillons plus larges et plus représentatifs, dans le cadre d’une étude de suivi portant sur les deux premières années de la vie.