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Pour le CESE, il faut trouver 126 000 assistantes maternelles d’ici 2030

Pour le CESE, il faut trouver 126 000 assistantes maternelles d’ici 2030
Publié le 13/01/2022
Laetitia Delhon
Journaliste spécialisée dans le travail social et médico-social, la petite enfance et le handicap
Dans un avis rendu hier sur les métiers en tension, l’organe qui conseille le gouvernement et le parlement prône le développement de l’accueil du jeune enfant et alerte sur le déclin des assistantes maternelles.

Techniciens du bâtiment ou de l’industrie, aides à domicile, conducteurs routiers : des métiers dits « en tension » faute de candidats pour lesquels le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a rendu un avis hier.

Parmi ses 20 recommandations figure l’augmentation du financement des modes d’accueil afin de développer l’offre, pour répondre notamment aux besoins des parents ayant des horaires atypiques. Car « l’offre d’accueil du jeune enfant est encore insuffisante dans certains territoires et pour certains publics » et doit être développée davantage « pour permettre un accès égal à toutes les familles, quelles que soient la situation familiale et professionnelle et la situation de l’enfant ».
 

Réduire les restes à charge

« Le CESE recommande de réduire les écarts de reste à charge pour les familles selon qu’elles ont recours à un mode d’accueil collectif ou individuel, de manière à rendre l’accueil par une assistante maternelle ou un assistant maternel, aussi accessible que les autres modes d’accueil » souligne l’avis, rejoignant ainsi de nombreuses institutions (HCFEA, IGAS/IGF, etc.). Pour rappel : le gouvernement n’a pas souhaité inscrire une telle réforme dans le dernier Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS 2022).

Le CESE soutient également les incitations fiscales de crédits d’impôts tels que le crédit d’impôt pour l’emploi à domicile ou le crédit d’impôt famille (ce dernier, outil de développement du secteur privé lucratif, a toutefois été pointé du doigt par un récent rapport).

Tensions chez les assistantes maternelles

Pour le CESE, la tension chez les assistantes maternelles est avant tout due à des causes géographiques, « en raison de la spécificité d’un métier qui s’exerce chez soi, dans des résidences qui peuvent être éloignées de celles des familles ». Mais le Conseil alerte sur « l’enjeu du renouvellement générationnel », estimant que pour maintenir le taux d’accueil individuel actuel, en compensant les départs en retraite « 44 % des assistants et assistantes maternelles devraient être remplacées d’ici à 2030, soit 126 000 salariés ».