Les remorques vélo : un danger accru d’exposition des bébés aux polluants
Vous ne jurez que par le vélo et la remorque pour balader les enfants accueillis ou effectuer des trajets quotidiens ? Une étude britannique, publiée le 5 février 2022 dans le Journal of Hazardous Materials Advances, va sans doute vous faire réfléchir… En effet, selon les chercheurs du Global Center for Clean Air Research du Surrey, il s’agit d’une mauvaise habitude, à proscrire ou tout du moins à adapter.
Simulation d’un parcours scolaire classique
L’équipe du professeur Prashant Kumar a simulé les profils d'exposition d'un cycliste adulte et de jeunes enfants assis dans une remorque à vélo à de multiples polluants atmosphériques, pendant les trajets scolaires du matin et de l'après-midi. Un itinéraire prédéfini, long de 2,1 km environ, dans une ville typique du Royaume-Uni, a été choisi. Pour offrir une diversité de situations en termes d’exposition, l’itinéraire passait par quatre intersections de circulation signalisées, deux arrêts de bus, une gare centrale et un centre commercial. Plusieurs réglages d’assise (avec et sans housse de protection notamment) et parcours différents ont été envisagés, couvrant en tout 82 courses et une distance totale de 176 km.
Des enfants plus exposés aux pollutions que l’adulte cycliste
Les résultats font froid dans le dos : l’étude expose que la concentration moyenne de particules fines à hauteur d'une remorque de vélo est de 14 % (matin) à 18 % plus élevée (après-midi) qu'au niveau de l’adulte cycliste. Avec des concentrations de pollution atmosphérique encore plus fortes (+ 64 %) pendant les périodes de pointe du matin aux points chauds de la pollution urbaine, tels que les feux de circulation. Un constat qui peut s’expliquer par le fait que les jeunes enfants respirent plus vite que les adultes. Or, leurs hauteurs de respiration se situent à un niveau similaire des tuyaux d’échappement des véhicules. Or, les tout-petits sont particulièrement vulnérables à la pollution de l’air, en raison de leurs poumons, leur cerveau et leur système immunitaire encore immature et de leurs voies respiratoires plus perméables.
Un risque réduit de moitié grâce à une housse de protection
Heureusement, il suffit d’une astuce très simple pour réduire de moitié cette exposition. Les chercheurs ont comparé le taux de pollution dans les vélos-remorques, avec et sans housse. Ce qui leur a permis de constater que ces protections sont efficaces pour réduire jusqu’à 50 % les concentrations de particules fines pendant les heures de pointe du matin. Même si elles semblent montrer une efficacité plus limitée pour atténuer les expositions aux concentrations de particules grossières (au diamètre de 2,5 microns) de l’après-midi. Ils incitent donc les utilisateurs à se munir de ces housses.
Des risques déjà mis en lumière concernant les poussettes
Les chercheurs espèrent obtenir un financement pour poursuivre et affiner ces observations. En attendant, il est à noter que celles-ci confirment des études antérieures voisines, selon lesquelles les bébés respirant à la hauteur de poussette - a fortiori si elles sont basses - sont exposés à des concentrations de polluants plus élevées que les adultes. Notamment une étude de la même équipe, publiée dans le numéro de juin de la revue Environnement international et déjà évoquée dans nos pages. Étude qui mettait aussi au jour le réel effet protecteur d’une protection apposée sur la poussette (de type habillage de pluie). Laquelle permettrait de réduire la concentration de particules fines de 39 % et même de 43 % pour les plus grosses.