Accueil individuel : les propositions du comité de filière jugées insuffisantes

Rémunération, attractivité, passerelles : les propositions du comité de filière « ne vont pas pas assez vite car l’érosion de la profession c’est maintenant, pas dans trois ans » estime Stéphane Fustec, représentant de la CGT Assmat. « Il faut tout de suite une réforme du Complément mode de garde (Cmg) pour un alignement du reste-à-charge, cela représente un coût, mais il faut mettre de l’argent pour sauver cette profession et aider les parents qui ne trouvent plus de places » poursuit-il.
 

Travail en crèche

Concernant la proposition visant à renforcer les possibilités pour les assistantes maternelles de travailler en crèche, l’Ufnafaam reste très circonspecte : « Quand on crée des passerelles, l’intérêt c’est la perspective d’évolution. Or aucune évolution n’est proposée aux assistantes maternelles qui iraient travailler en crèche. D’ailleurs, qui aura envie de perdre en liberté voire en salaire » ?

D’autant que les conditions de travail en crèche, qui font actuellement l’objet de l’attention médiatique, sont loin d’attirer les professionnelles de l’accueil individuel.

« Attention aux fausses bonnes idées »

S’agissant de la proposition visant à attirer dans le secteur des personnes en situation d’insertion professionnelle, à l’instar de la Fepem qui milite pour favoriser le recrutement des personnes issues de l’immigration, l’Ufnafaam craint que « cela renvoie aux professionnels une image négative d’eux-même : ainsi, n’importe qui pourrait faire ce métier. Non, il faut des compétences particulières, attention aux fausses bonnes idées ».

« Les propositions du comité ont été en majorité faites pour l’accueil collectif, très peu d’entre elles concernent l’accueil individuel, regrette Liliane Delton, secrétaire générale de l’Unsa Proassmat. L’accueil individuel nécessite des mesures particulières, qui prennent en compte la spécificité de cet accueil, l’amplitude horaire, etc, ce qui n’est toujours pas compris aujourd’hui ni piloté ».

« Réfléchir avec l’ensemble du secteur aux enjeux communs est intéressant, notamment pour évoluer sur l’ouverture des formations initiales, mais peu de propositions concernent les assistantes maternelles et la possibilité de travailler en crèche, ce n’est pas ça qui va booster la profession » souligne Marie-Noëlle Petitgas, présidente de l’Anamaaf.

Un bon point toutefois souligné par l’Anamaaf et l’Unsa : la proposition de créer un observatoire de la qualité de vie et des conditions de travail.