Enfance : les maigres programmes des candidats aux législatives
Cherchez l’enfance dans les programmes des principales formations politiques candidates, vous aurez vite fait le tour. A peine quelques lignes ici et là, dans des projets publiés forcément à la va vite, tempo de ces élections législatives anticipées du 30 juin et 7 juillet, où l’enfance, comme souvent, n’apparait pas en première ligne.
Petite enfance et modes d’accueil
Côté Ensemble pour la République, formation de la majorité présidentielle regroupant Renaissance, Horizons et le MoDem, on reprend la rhétorique de la lutte contre « les inégalités de destin » avec la confirmation de l’ouverture d’un droit à un congé de naissance « mieux indemnisé que le congé parental actuel ». Pas une ligne sur la poursuite de la mise en place du Service public de la petite enfance (SPPE) et les ambitions en la matière.
Pour le Rassemblement national, dont le programme n’a été détaillé qu’aujourd’hui, l’enfance n'est pas mentionnée en tant que telle sauf derrière la politique familiale et nataliste. Ainsi le parti veut « instituer une part fiscale complète dès le deuxième enfant » et « créer un prêt public à taux zéro transformé en subvention pour les couples qui ont un troisième enfant ».
Objectif fiscal également du côté des Républicains, dont le site internet n’a pas été actualisé depuis la crise interne du parti, et dont le programme tient en une page et 10 points (il ne vaut par ailleurs que pour les candidats refusant de faire alliance avec le Rassemblement national). Le mot « enfance » n’apparait pas non plus dans ce projet visant à « favoriser les familles » en rétablissant « les allocations familiales pour tous » et en permettant « aux Français de transmettre le produit d’une vie de travail à leurs enfants et petits-enfants sans être matraqués fiscalement ».
Le « Contrat de législature » du Nouveau Front Populaire, qui regroupe Le parti socialiste, LFI, le Parti communiste français et les Écologistes, ambitionne pour sa part de « garantir l’accès à chaque famille à un mode de garde adapté grâce à un service public de la petite enfance ouvrant 500 000 places en crèches ou autre solution de garde ».
Protection de l’enfance
« Nous referons de l’aide sociale à l’enfance et de la gestion des mineurs non-accompagnés une compétence de l’Etat pour assurer l’égalité de traitement partout sur le territoire national » affirme le programme d’Ensemble pour la République.
Un projet qui clarifie la position de la majorité présidentielle sur un sujet qui agite le secteur depuis des mois. Alors qu’il est clairement porté par LFI, le programme du Nouveau front populaire se contente côté protection de l’enfance de porter l’interdiction des placements hôteliers et des sorties sèches des jeunes à leur majorité.
Le Rassemblement national souhaite de son côté de « réformer une partie de la justice des mineurs (abaissement de la majorité pénale à 16 ans, possibilité de comparution immédiate...) », et, sans nommer directement les mineurs non accompagnés, veut « réserver les aides sociales aux français » et « mettre en place la priorité nationale ».
Le programme des Républicains va encore plus loin tout en restant très opaque : « la justice des mineurs sera revue de fond en comble » note le parti.
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