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Formation professionnelle : alerte du SNPPE, réorganisation dans la branche

Formation professionnelle : alerte du SNPPE, réorganisation dans la branche
Publié le 10/09/2024
Laetitia Delhon
Journaliste spécialisée dans le travail social et médico-social, la petite enfance et le handicap
Après le coup d’arrêt des formations et les révélations sur la Fepem, le jeune syndicat dénonce un manque de transparence, l’intersyndicale annonce la création d’une commission éthique.

C’est le dossier en suspens du moment pour les assistantes maternelles : auront-elles ou non de nouveau accès aux formations de Sauveteur secouriste au travail (SST) d’ici décembre ? Si l’ensemble des formations du plan de développement de compétences sont verrouillées depuis le 1er septembre, sur décision de la branche en juillet, les syndicats représentatifs souhaitaient maintenir l’accès aux formations SST.

« Opacité financière »

Dans un communiqué au vitriol, le Syndicat national des professionnels de la petite enfance (SNPPE) dénonce aujourd’hui « les dérives actuelles de la gestion de la branche des salariés du particulier employeur », notamment « sous la direction de la Fepem ». Un modèle « désorganisé », dont « l’opacité financière et le manque de transparence menacent directement la qualité de l’accompagnement fourni aux familles et la sécurité des enfants ».
 

Besoin de transparence

Il pointe également l’impact de la situation actuelle sur les relais petite enfance, qui les empêche de « remplir pleinement leurs missions ». Le syndicat, dont la candidature aux élections des TPE de novembre a été contestée en justice par les centrales syndicales représentatives, y voit « les difficultés d’une branche qui peine à soutenir ses professionnels » et appelle à « une gestion transparente de la branche ».

Une transparence sur laquelle il reste beaucoup à faire, tant les chiffres et les informations précises sur l’utilisation précise des sommes collectées dans le cadre de la formation professionnelle sont difficiles à obtenir.
 

Fixés le 26 septembre

Selon nos informations, la prochaine réunion de la Commission paritaire nationale de l’emploi et de la formation professionnelle (CPNEFP) aura lieu le 26 septembre, conformément aux souhaits de la Fepem. L’organisation patronale, en proie à de violents conflits internes avait annulé une séance prévue le 12 septembre, préférant reporter toute négociation de branche à l’issue de sa Conférence des présidents, son organe de gouvernance, prévue le 25 septembre.

A l’ordre du jour de la réunion du 26 septembre figurera notamment la réouverture de l’accès aux formations SST.
 

Commission éthique et déontologique

Sous la houlette de la CGT, une intersyndicale de la branche des particuliers employeurs s’est également réunie la semaine dernière pour décider de la conduite à tenir face aux révélations de l’été et au gel de l’accès à la formation des assistantes maternelles pour la deuxième année consécutive. Aucune communication publique n’en est ressortie à ce jour.

« Nous attendons les décisions de justice et le rapport de la Cour des comptes sur la Fepem pour obtenir des éléments de fonds sur les révélations de la presse cet été, décrit Stéphane Fustec, représentant de la CGT Assmat. Mais à l’évidence il faut un contrôle accru, c’est pourquoi nous avons proposé la création d’une commission éthique et déontologique qui sera un contre pouvoir avec un droit de regard sur l’ensemble des commissions de la branche ».

Autre sujet plus sensible, la CGT souhaite également que les acteurs « satellites » qui gravitent dans la branche, comme Iperia, deviennent des entreprises à mission. « Nous n’avons pas vocation à enrichir des sociétés privées sur de l’argent qui provient d’une collecte salariale » indique Stephane Fustec. 

Une journée sera consacrée mi-octobre à cette refonte éthique au sein de la branche par le Conseil national paritaire du dialogue social (CNPDS), son organe le plus politique.