Les poussettes basses exposeraient plus les bébés à la pollution

Une étude britannique, publiée dans le numéro de juin de la revue Environnement international, a montré que les bébés promenés en poussettes basses étaient exposés à des taux très élevés de pollution atmosphérique.
 

Trois types de poussettes

Une équipe du Global Centre for Clean Air Research (GCARE) de l'université de Surrey a analysé trois types différents de poussettes : des poussettes simples orientées vers la route, d’autres orientées vers les parents et des poussettes doubles faisant face à la route. Pour connaître les niveaux de pollution atmosphérique auxquels étaient exposés les bébés installés dans chaque poussette, mais aussi leurs parents, les chercheurs ont simulé 89 déposes à l'école (entre 8h et 10h du matin) et de ramassage le soir (entre 15h et 17h), sur une distance quotidienne de 2,1 km.
 

Une exposition près de deux fois supérieure à celle des parents

Ces analyses ont montré qu'en moyenne, quel que soit le type de poussette dans laquelle ils se trouvaient, les enfants étaient exposés à 44 % de substances polluantes en plus que leurs parents, tant le matin que l'après-midi. Elles ont révélé des émissions de particules de freins et de pneus, ainsi que de poussières en suspension à hauteur de bébé, alors qu’à hauteur d’adulte on retrouvait davantage de particules de terre.
 

Plus on est bas, plus c’est dangereux

Autre enseignement de l’étude : les sièges placés les plus proches du sol sont plus dangereux pour la santé que ceux placés plus haut. En effet, les enfants qui faisaient le trajet dans le siège avant de la poussette double (plus bas) étaient exposés à 72 % de pollution supplémentaire par rapport à ceux assis à l'arrière (plus en hauteur). Ce qui laisse penser que les poussettes basses, pourtant les plus populaires, pourraient s'avérer être le pire choix pour les petits en termes d'exposition à la pollution de l'air. D’une manière plus globale, « ces résultats renforcent le besoin de limiter l’exposition des bébés en poussettes, spécialement dans les lieux de pollution urbaine telle que les routes au trafic important, les arrêts de bus et les carrefours », relèvent les chercheurs.
 

Les protections efficaces contre la pollution

Par contre, l’étude met aussi au jour le réel effet protecteur d’une protection apposée sur la poussette (de type habillage de pluie). Celle-ci permettrait de réduire la concentration de particules fines de pollution de 39 %, et de 43 % pour les grosses particules. « Il y a des raisons d'être optimiste, car notre étude confirme que les protections et le fait de les rehausser semblent protéger les enfants de quantités notables de pollution dans certaines conditions », a commenté le professeur Prashant Kumar, directeur du GCARE.