Une étude inédite met en lumière la qualité de l’accueil individuel
Ce document à paraître mettra du baume au cœur des professionnelles, dans un contexte de baisse d’activité constante et de comparaison défavorable avec l’accueil collectif. Quant aux pouvoirs publics, qui ne brillent pas par leur soutien à la profession, sa lecture leur est vivement recommandée.
Que montre cette enquête réalisée par la sociologue Cécile Ensellem auprès de vingt assistantes maternelles en Île-de-France, Bretagne, Hauts-de-France et en Occitanie ?
Agilité et disponibilité
D’abord, la capacité des professionnelles à personnaliser l’accueil en fonction de l’âge de l’enfant, mais aussi de son histoire, son environnement, son « état » du moment. Cela se traduit par des gestes particuliers, adaptés, et un arbitrage permanent pour les plus grands entre liberté d’aller et venir, de jouer, et intervention plus ou moins encadrée. Autant de compétences qui requièrent « agilité » et « disponibilité », ainsi qu’un « engagement corporel, émotionnel, affectif, intellectuel ».
Appartenance à un groupe
Ensuite, l’accueil individuel amène à « la création d’un monde partagé, d’une appartenance à un groupe ». Loin de l’image d’un accueil moins socialisant que l’accueil collectif, l’étude montre « les petites attentions entre enfants, les rires partagés », mais aussi une vie de groupe dans un cadre ritualisé.
La socialisation ne se limite toutefois pas au domicile, elle comprend aussi tous les espaces extérieurs : activités, sorties, RAM, ainsi que tous « les espaces de socialisation au sens large : passer devant un étal au marché pour voir les poissons, faire payer le pain à la boulangerie », ou encore nouer des liens avec les enfants d’autres assistantes maternelles.
Alliance et gestion des conflits
Enfin l’étude montre la relation de confiance et « d’alliance » qui peut se nouer avec les parents, sans omettre la gestion des conflits et des tensions, notamment quand elles sont confrontées « à des principes et pratiques éducatifs qu’elles estiment contraires à l’intérêt de l’enfant ».
En conclusion, ce document montre que loin des stéréotypes auxquelles elles sont « souvent sujettes », les assistantes maternelles mobilisent toute une « subtilité de compétences » et « un engagement émotionnel » quotidien qui méritent d’être mieux soutenus.
L’Union nationale des associations familiales (UNAF) et l’Union fédérative nationale des familles d’accueil et assistants maternels (UFNAFAAM) espèrent que cette étude sera reprise dans les travaux de la commission d’experts des 1000 premiers jours de la vie de l’enfant présidée par le neuropsychiatre Boris Cyrulnik.
► Étude exploratoire sur les pratiques des assistantes maternelles, Unaf et Ufnafaam, février 2019