Conflit d’intérêt dans la formation professionnelle : un bien faible écho politique
L’analyse des magistrats financiers peut se résumer ainsi : Iperia, opérateur historique, a été « favorisé » pour la mise en oeuvre de la formation professionnelle en raison de ses « liens étroits » avec la Fepem. Une situation de « conflit d’intérêts » à laquelle il faut « mettre fin », selon la Cour. Quant à l’Apni, l’association paritaire de la branche créée pour organiser la formation professionnelle, elle doit sérieusement se structurer et prendre son indépendance vis-à-vis du groupe Domicile et Compétences.
À défaut, la future gestion de la formation professionnelle pourrait lui échapper, et revenir dans le giron de l’Opérateur de compétences (Opco EP), épinglé lui aussi par la Cour des comptes pour des risques de conflit d’intérêts dans un autre rapport publié également mardi dernier.
Pas de mea culpa
Dès lors, on aurait pu s’attendre à un mea culpa de la part de la Fepem et du groupe Domicile et Compétences. Mais la communication des deux organismes s’attelle surtout à éteindre l’incendie. D’un côté la Fepem « considère que les observations de la Cour des Comptes s’inscrivent dans une démarche constructive et partage l’objectif d’optimiser les dispositifs existants au bénéfice des particuliers employeurs et de leurs salariés ». De l’autre, le groupe Domicile et compétences se dit prêt à « ajuster » son modèle, mais affirme que « sans (son) engagement », les travaux « engagés de longue date par les partenaires sociaux pour structurer leur politique de professionnalisation auraient été stoppés ».
Renvoi sur l’Apni
Mais surtout, la Fepem renvoie la responsabilité de la situation à l’Apni… qu’elle co-dirige pourtant avec les syndicats de salariés. « La Fepem a tendance à oublier que l’Apni est paritaire et qu’elle en est membre, souligne Véronique Delaitre, présidente de l’Apni et représentante FGTA-FO. Il ne faut pas oublier non plus que l’Apni est une jeune association, qu’il a fallu prendre nos marques. Maintenant, c’est fait, et nous allons nous atteler à mettre en œuvre les recommandations du rapport ».
Parmi elles, l’organisation d’une réelle mise en concurrence dans le prochain appel d’offres pour la formation professionnelle, qui sera prochainement lancé, et l’organisation effective d’un contrôle des organismes de formation.
Gestion « accablante »
« Cela fait plusieurs années à présent que l’Ufnafaam dénonce une gestion de la formation continue des assistants maternels peu claire, entraînant des conséquences sur un manque de liberté des choix et des organismes de formation, écrit la fédération dans un communiqué diffusé aujourd’hui. Sur ce sujet, nous déplorons de ne pas entendre les responsables de la politique familiale alors même que la formation continue constitue un enjeu de qualité dans l’accueil des jeunes enfants ».
La publication du rapport est en effet intervenue dans un silence politique qui interroge sur l’intérêt porté à la branche des salariés du particulier employeur, plus largement à la formation des professionnelles de la petite enfance, à l’heure du Service public de la petite enfance.
L’Ufnafaam demande au gouvernement et à l’administration de s’emparer « étroitement de la gestion de ces fonds publics et du « principe » de labellisation pour favoriser un principe d’indépendance et répondre pleinement aux demandes et aux besoins des assistants maternels ».
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