Bilingues ou non, les tout-petits sont accros au « parler bébé »
Tous les parents et éducateurs savent, de longue date, que les nourrissons sont particulièrement friands du « parler bébé », ou « mamanais » : un mode de communication basé sur des syllabes plutôt que sur des mots, caractérisé par une intonation joyeuse et chantante, plus haut perchée que le discours classique. Ce sont les fameux « gaga gougou », souvent considérés par l’entourage de l’émetteur avec une bienveillance un peu ironique.
Attention accrue des bébés, quel que soit leur profil linguistique
Les moqueurs avaient tort : une étude de chercheurs de l’Université d’Ottawa (Canada) parue le 11 septembre 2020 dans la revue Advances in Methods and Practices in Psychological Science, a démontré le bien-fondé de cette façon instinctive de s’adresser aux tout-petits. Les bébés y accordent en effet plus d’attention qu’au le langage « normal », et ce même s’ils sont dans une famille bilingue. Avec à la clé, des bienfaits concernant leurs apprentissages.
Etude internationale
L’étude, réalisée par des chercheurs du « Laboratoire en action » de l’Université d’Ottawa, a eu lieu dans 17 laboratoires répartis sur quatre continents. Les scientifiques ont réuni 718 bébés (333 bébés bilingues et 385 bébés monolingues), âgés de 6 à 15 mois, testés en deux groupes d’âge (6-9 mois et 12-15 mois). Installés sur les genoux de leur parent, les nourrissons ont entendu divers sons, du « parler bébé » au parler « normal », et ce dans leurs différentes langues. Plus ils regardaient dans la direction d’où provenait le son, plus cela manifestait leur intérêt pour le type d’expression diffusé. Les enfants ont manifesté une préférence pour le premier type de langage, que les chercheurs appellent la « parole dirigée par le nourrisson » (« infant directed speech »). Une préférence encore accrue pour les plus âgés.
Le « parler bébé » faciliterait les apprentissages
Selon Christopher Fennell, professeur en apprentissage et en acquisition des langues au Département de psychologie de l’Université d’Ottawa, le « parler bébé » permet aux nourrissons de mieux discriminer les sons, de segmenter les mots, de les mémoriser. Et ce, qu’ils soient confrontés à un environnement verbal monolingue ou bilingue.
En bref, quelle que soit la langue utilisée, le bébé apprécie : il n’y a donc pas lieu de se priver de l'utiliser à loisir. D’autant moins que loin de nuire au développement du langage de l’enfant, car trop simpliste, cette étude montre que le « parler bébé » facilite l’apprentissage de certains aspects de la langue. Dans une langue comme dans deux en effet, il pousse les tout-petits à s’intéresser plus étroitement aux interactions avec les adultes, antichambres du langage dans tous les cas.
Pas de retard pour les bébés bilingues
L’étude suggère aussi que les bébés bilingues n’enregistrent pas de retard en la matière, vu que ceux suivis dans l’étude se sont intéressés au « parler bébé » au même âge que ceux évoluant dans une famille monolingue. « Nous avons constaté que le développement de l'apprentissage et de l'attention est similaire chez les nourrissons, qu'ils apprennent une ou deux langues », déclare Megha Sundara, coauteure de l’étude. Elle ajoute : « Et, bien sûr, apprendre une langue plus tôt vous aide à mieux l’assimiler, donc le bilinguisme est gagnant-gagnant. »
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