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Bonus attractivité pour les crèches : des critiques pour l’accueil individuel

Bonus attractivité pour les crèches : des critiques pour l’accueil individuel
Publié le 08/04/2024
Laetitia Delhon
Journaliste spécialisée dans le travail social et médico-social, la petite enfance et le handicap
Après l’annonce par la Cnaf de la création de financement supplémentaire pour la rémunération des personnels de crèches, le CNAMCF et le SNPPE expriment leur déception.

Le 3 avril, la création d’un bonus attractivité au bénéfice des crèches publiques et privées financées par la prestation de service unique (Psu) a été approuvée par le conseil d’administration de la Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf).

Il s’élève à 970€ par place et par an pour le secteur privé et à 475€ pour le secteur public, des sommes censées « contribuer aux deux-tiers des coûts supportés par les employeurs pour atteindre une augmentation moyenne de 150 euros nets par mois pour les salariés » selon la Cnaf.

À charge pour les branches professionnelles et les collectivités de procéder ensuite aux revalorisations effectives des salariés, qui passeront, pour les crèches publiques, par une augmentation du régime indemnitaire.

Une exclusion « de facto » ?

D’où l’interrogation du Collectif national d’assistants maternels en crèche familiale (CNAMCF), qui rappelle, dans un communiqué du 5 avril, que les professionnelles de crèche familiale gérées par des collectivités ne bénéficient pas du régime indemnitaire.

« Sont-elles exclues de facto du bonus « attractivité » ? Sera t-il prévu une adaptation afin qu’elles bénéficient comme tous les personnels de crèche de ce bonus « attractivité » ? Ou sera-t-il envisagé une autre solution de revalorisation de salaires ? » questionne le collectif. Il indique avoir déjà interrogé voici un mois la ministre déléguée à l’enfance et aux familles Sarah El Haïry, regrettant le choix laissé « à la discrétion » des employeurs, instituant une « inégalité de terrain ».
 

Baisse de l’attractivité

De son côté le Syndicat national des professionnels de la petite enfance (SNPPE) regrette également la teneur de ces mesures – prévues dans le cadre de la convention d’objectifs et de gestion (COG) 2023-2027 entre l’État et la Cnaf. Il estime notamment que « l’accueil individuel, déjà sous pression, verra son attractivité diminuer davantage puisqu’il n’est pas pris en compte par ces annonces ».

Le syndicat annonce le lancement d’une campagne intitulée « Solidaires, jamais solitaires : Unies pour de vrais salaires », visant à obtenir de meilleures rémunérations, et relance une nouvelle édition de son baromètre des salaires.