Covid-19 : les enfants jeunes mieux protégés, mais potentiellement contaminants
Une étude américaine parue dans le numéro de novembre-décembre 2020 de mBio, la revue de la Société Américaine de Microbiologie, affirme que le vaccin ROR (rougeole-oreillons-rubéole) pourrait protéger contre la Covid-19. Plus le niveau d'anticorps est élevé, moins les sujets font des formes graves de Covid. Avec une prévalence de la Covid-19 sept fois plus faible chez les jeunes enfants. Selon l'étude, « cela pourrait expliquer pourquoi on observe moins de cas et une mortalité beaucoup plus faible chez les enfants ». Aucune corrélation significative n'a en revanche été constatée avec les anticorps de rougeole ou de rubéole. Tandis que la protection du BCG, un temps évoquée, a été réfutée par une récente étude suédoise.
Le vaccin ROR, un rôle protecteur clé contre le virus ?
Les auteurs de l’étude sous-entendent que le vaccin ROR pourrait jouer un rôle majeur dans la lutte contre le virus. Ils pointent le caractère jugé sûr, avec très peu d'effets secondaires, du vaccin ROR II. Pour rappel, le ROR fait partie des vaccins obligatoires pour les moins de 2 ans depuis janvier 2018. Deux sont prévues : une à 12 mois et l’autre entre 16 et 18 mois. Le vaccin est également recommandé pour les professionnels de la petite enfance (hormis pour les femmes enceintes).
Seulement 4 % de contamination parmi les plus jeunes
Une bonne nouvelle qui vient appuyer la confirmation d’une autre : les enfants sont définitivement peu à risque face à la Covid-19. C’est la conclusion d’une importante étude américaine sur plus de 135 000 jeunes de moins de 25 ans, publiée dans la revue JAMA Pediatrics le 23 novembre dernier. Selon celle-ci, les plus jeunes ne sont que 4% à attraper la Covid-19, contre 14% en France en population générale. De plus, le taux de mortalité parmi les cas positifs chez les moins de 25 ans est dix fois plus faible qu’en population générale (0,2%, contre 2,2%).
Un article qui vient appuyer une longue série d’autres, concluant tous au faible risque pour les enfants, à commencer par les plus jeunes. Un récent rapport du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies, publié le 6 août dernier, souligne notamment que les moins de 18 ans ne représentent que moins de 5 % des cas de Covid-19 répertoriés en Europe. Le 25 septembre dernier, une meta analyse de 32 études sur le sujet, également publiée par Jama Pediatrics concluait que les moins de 20 ans avaient 44 % de chances en moins d'être infectés par le virus. Une tendance encore plus marquée chez les moins de 10 à 14 ans.
Une contagiosité qui reste débattue
Par contre, l’incertitude demeure sur le rôle exact des enfants dans la chaîne de transmission du virus. Un certain nombre de travaux tendent à montrer que plus un enfant est jeune, moins il est contagieux pour ses proches. Une récente étude indienne, publiée le 30 septembre dernier dans la revue Science, montre ainsi que la tranche d’âge 0-4 ans ne représente que moins de 1 % des contacts à haut risque infectés. Mais ces chiffres encourageants sont battus en brèche par d’autres. Un rapport de l'université de Varsovie en date du 9 octobre, reproduit par la revue en ligne du CDC, avait rapporté de nombreux cas d'infection à la Covid-19 au sein d'une crèche polonaise. Cette fois, des enfants d'un ou deux ans ont été identifiés comme transmetteurs du virus, avec un « taux d'attaque » jugé « particulièrement élevé » (27 %). « Les enfants de tous âges sont susceptibles d'être infectés par le CoV-2 du SRAS et, contrairement aux premiers rapports, pourraient jouer un rôle important dans la transmission », concluent les auteurs.
Une charge virale qui peut être similaire à celle des adultes
De fait, la charge virale des enfants infectés, quel que soit l’âge, peut être similaire à celles des adultes. Parmi les nombreuses études ayant démontré cette réalité, citons celle d’une équipe du Lurie Children’s Hospital de Chicago, en date du 30 juillet. Ces chercheurs ont rapporté que la charge virale d’enfants de moins de 5 ans était particulièrement élevée. Avec des taux d’ARN viral pouvant être 10 à 100 fois plus élevés que ceux observés chez des adultes.