Des fruits et des légumes pour qu’ils grandissent bien : comment surmonter leurs réticences ?
Selon une étude britannique publiée en septembre dernier dans la revue BMJ Nutrition, Prevention & Health, les enfants qui mangent plus de fruits et de légumes sont susceptibles de bénéficier d’un meilleur bien-être mental que ceux qui en mangent moins. Des résultats qui se basent sur l’analyse des données de 10 853 enfants, âgés de 5 à 16 ans.
De nombreux enfants mangent trop de sucre libre
Mais la partie est loin d’être gagnée si l’on considère les résultats d’une autre étude, publiée le 14 septembre dans la revue CMAJ Open et portant sur 109 enfants canadiens âgés de 18 mois à 5 ans. Huit enfants d'âge préscolaire sur dix mangent plus que la limite conseillée de 5 % de sucre libre. Une catégorie de sucre définie par l‘OMS comme ceux ajoutés aux aliments et aux boissons par les fabricants, les cuisiniers ou les consommateurs, ainsi que les sucres naturellement présents dans le miel, les sirops et les jus de fruits. Un enfant sur trois consomme même davantage que la recommandation de 10 %. Les scientifiques notent que ce type de sucre peut provoquer des pics de glycémie, contrairement aux sucres naturels présents dans les fruits et légumes. Ceux-ci sont absorbés plus progressivement, et plus riches en fibres, vitamines et minéraux que les aliments transformés.
Nécessité de l’instauration précoce de bonnes habitudes alimentaires
Le Dr Ma, l’un des auteurs, donne toutefois trois pistes afin d’éviter que les enfants absorbent trop de sucre : limiter le nombre de portions d'aliments riches en sucres libres ou ajoutés, les encourager à manger des fruits et des légumes entiers et proposer de l'eau à la place des boissons sucrées. Les auteurs soulignent que dès le plus jeune âge, il est important d'enseigner aux enfants les règles d’une bonne nutrition, les habitudes alimentaires étant établies dès l'âge de six ans.
Brocolis, choux-fleurs et choix de Bruxelles : pourquoi ça ne passe pas auprès d’eux
Faire manger des légumes aux tout petits : parfois plus facile à dire qu’à faire ! Une troisième étude, d’une équipe de chercheurs australiens et publiée le 22 septembre dernier dans le Journal of Agricultural and Food Chemistry, dévoile pourquoi, du moins en ce qui concerne les brocolis, choux-fleurs et autres choux de Bruxelles. L’aversion des enfants pour ces légumes serait causée par une bactérie présente dans la salive, qui interagit mal avec la méthiine, une molécule contenue dans les choux. Quand les enzymes produites par cette bactérie entrent en contact avec cette molécule, leur réaction donne un goût de soufre désagréable. Plus la salive d’un enfant produit ce soufre, plus il déteste ces légumes. Et ce, davantage que les adultes, plus tolérants au goût amer.
Quelques astuces pour leur faire manger des légumes
Pour faire ingurgiter ces légumes – et d’autres ! – aux enfants, on peut toutefois essayer différentes astuces.
→ Présenter le plat dans un contenant coloré ;
→ Varier la forme des recettes (purée, beignet…) ;
→ Faire cuire les choux plus longtemps pour en diminuer l’amertume ou les associer à des ingrédients plus doux ;
→ Proposer de nouveau un légume à un enfant qui ne l’a pas aimé une fois précédente ;
→ Donner un nom amusant à la recette du jour (exemple : la « potion magique » plutôt que la soupe) ;
- Expliquer aux enfants comment poussent les légumes, voire en cultiver avec eux.