Assistants familiaux : députés et sénateurs interpellent le gouvernement
Depuis plusieurs semaines, la presse se fait l’écho des graves défaillances de l’Aide sociale à l’enfance (ASE) du Nord, déjà pointés en 2022 par la défenseure des droits. Aussi la sénatrice communiste du Nord Michelle Gréaume, dans une question écrite adressée le 3 octobre au ministre des Solidarités, lui demande de préciser ses intentions pour les assistants familiaux. Elle pointe leur situation toujours « précaire » : non-reconnaissance des qualifications, non respect des dispositions relatives au salaire d’attente d’accueil, non revalorisation de l’indemnité d’entretien malgré l’inflation.
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Entendus « en dernier »
Le 8 octobre à l’Assemblée, la députée LFI Sylvie Ferrer attirait l'attention de la ministre de la santé sur les conditions de travail des assistants familiaux, le manque d'attractivité de la profession et la nécessité de revaloriser le métier. Non respect du Smic au premier accueil, précarité du statut, annualisation du travail « les rendant le plus flexible possible », difficultés d’intégration dans les équipes, solitude face aux difficultés du quotidien : l’élue pointe non pas une « crise des vocations » mais une « crise des conditions d'accueil ».
Et précise : « ce sont les professionnels de l'enfance que l'on entend en dernier ou le moins alors qu'ils sont le plus souvent au contact des enfants ».
Cumul d’activité
La députée des Hautes-Pyrénées se prononce également pour le cumul d'activité des assistants familiaux en laissant « cette possibilité, sous certaines conditions, pour ceux qui le souhaitent, ce qui constituerait un levier pour la prise en charge de ces enfants ». Rappelons qu’une proposition de loi en ce sens, déposée par le sénateur Xavier Iacovelli, a été adoptée en première lecture au Sénat le 29 mai 2024 et doit désormais être examinée par l’Assemblée nationale.
Jonathan Gery, député du Rassemblement national, interroge de son côté Agnès Canayer, ministre chargée de la famille et de la petite enfance, sur la différence de situation entre les assistants familiaux relevant d'employeurs de droit public et ceux employés par des personnes morales de droit privé, concernant le versement de l'indemnité de départ ou de retraite.
Commission d’enquête
Enfin, dans une autre question écrite, la députée Horizons Lise Magnier pointe la solitude de certaines assistantes familiales accueillant des enfants en situation de handicap, se retrouvant en manque d’accompagnement et sans solution d’accueil temporaire.
La commission d’enquête sur les manquements des politiques publiques de protection de l’enfance, qui va être relancée après un vote favorable à l’unanimité hier à l’Assemblée nationale, va-t-elle entendre rapidement les assistants familiaux ? Invitée - après de nombreuses autres personnalités du secteur lors de la précédente commission-, l’Ufnafaam n’avait pu être auditionnée avant la dissolution, qui a sonné le glas de l’ensemble des travaux en cours à l’Assemblée.
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